Le ronflement se définit comme un bruit prédominant inspiratoire. Bruit produit par la vibration du voile du palais et des parois du pharynx. On estime qu’un adulte sur trois ronfle régulièrement. Le ronflement touche plus les hommes que les femmes. Après 55 ans on estime qu’un adulte sur deux ronfle. Le ronflement est le stade précoce du syndrome d’apnée obstructive du sommeil.
Ronflement et apnées : un problème de santé publique
Ainsi le syndrome d’apnée obstructive du sommeil est la survenue durant le sommeil, d’épisodes anormalement fréquents d’obstruction complète ou partielle des voies aériennes supérieures. Obstructions responsables, donc, d’interruptions (apnées) ou de réductions significatives (hypopnées) de la respiration.
Ce syndrome toucherait entre 5 et 15% de la population adulte. De plus 90% des personnes atteintes ne seraient pas diagnostiquées selon la haute autorité de santé.
En outre l’apnée du sommeil augmente de 45% le risque de mort prématurée. Elle multiplierait aussi le risque d’accidents de la route par 15! A tel point qu’un arrêté en date du 7 mai 1997 rend incompatible en France, le syndrome d’apnée du sommeil avec l’obtention ou le maintien du permis de conduire.
Apnées du sommeil : quelles conséquences?
Le syndrome d’apnées du sommeil provoque une baisse de l’oxygène dans le sang et une fragmentation du sommeil, dont les conséquences sont multiples:
– cardiovasculaires : hypertension, troubles du rythme, infarctus, accident vasculaire cérébral
– métaboliques : prise de poids, troubles sexuels
– comportementales : troubles cognitifs, irritabilité, maux de tête, somnolence
Le ronflement n’est donc pas anodin : il est indispensable de se faire dépister.
Ronflement et apnées du sommeil : dépistage
Le diagnostic peut se faire chez un médecin spécialisé dans les troubles du sommeil (médecin généraliste, pneumologue, ORL).
L’interrogatoire cherchera à mettre en évidence le ronflement et les épisodes d’apnées décrits par le patient ou son entourage. D’autres signes sont à rechercher comme la somnolence, les céphalées, l’obésité, l’hypertension…
L’examen clinique des voies aériennes supérieures chez le patient ronfleur ou apnéique mettra en évidence : une cloison nasale déviée, voile du palais, amygdales et langue hypertrophiés.
Des questionnaires permettent d’évaluer le degré de somnolence (test d’Epworth) et de risque d’apnée du sommeil (questionnaire stop bang).
Outre ces éléments, différents enregistrements sont réalisés afin de mesurer la gravité du syndrome d’apnée obstructive sommeil :
– L’oxymétrie qui mesure le taux d’oxygène dans le sang: l’indice de désaturation en oxygène augmente pendant les épisodes d’apnée.
– La polygraphie qui mesure la saturation en oxygène, l’électrocardiogramme, les mouvements respiratoires du thorax, les flux aériens naso-buccaux et la position.
– La polysomnographie étudie en plus les mouvements oculaires, l’électroencéphalogramme et l’électromyogramme.
Ronflement et apnée du sommeil : quel traitement ?
Dans les années 1970, le premier traitement fut la trachéotomie. La pharyngotomie (ablation de la luette) par la suite, mais ces techniques chirurgicales sont aujourd’hui abandonnées. L’ablation des amygdales ou la chirurgie des bases osseuses ont encore leurs indications.
Cependant les méthodes de choix à l’heure actuelle sont la ventilation nasale en pression positive continue et les orthèses d’avancée mandibulaire.
La ventilation par pression positive continue agit comme une attelle pneumatique. Cette technique est très efficace mais le patient peut parfois mal la tolérer (bruit, encombrement …).
Les orthèses d’avancée mandibulaire sont donc constituées d’une gouttière maxillaire et d’une gouttière mandibulaire reliées par une bielle. Bielle ajustable permettant de régler l’avancée de la mandibule. Le patient porte donc ce dispositif la nuit. Il permet dégager les voies aériennes par l’avancée de la mâchoire inférieure et de la langue.
Toutefois les orthèses sont utilisées en deuxième intention : après avoir d’abord essayé la ventilation par pression positive continue. Le médecin spécialiste du sommeil pose l’indication. Le patient se rend alors chez son chirurgien-dentiste. Si les conditions bucco-dentaires le permettent un laboratoire agréé réalise l’orthèse. Dans les cas sévère d’apnée du sommeil une prise en charge par la caisse d’assurance maladie est possible.
Il existe aussi une autre type d’orthèse, susceptible d’être thermoformée directement au cabinet dentaire.